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La carrière de Vignemont : un monde souterrain à découvrir

Parmi tous ceux d'entre-nous qui ont arpenté les ruelles de la Cité Royale de Loches, combien sommes-nous à connaître l'existence d'une ville souterraine dormant à ses pieds? Car sous ses pavés et ses jardins, Loches abrite un joyau patrimonial hors du commun : la carrière de Vignemont. Tant par ses dimensions que par le témoignage historique qu'elle délivre, Vignemont apparaît comme un site d'exception en Touraine qui mérite le détour.

Le patrimoine d'en-dessous

La Touraine et, plus largement, le Val de Loire, offrent de multiples attraits culturels et naturels qui font la fierté de leurs habitants et l'admiration des voyageurs venus du monde entier. L'inscription en 2000 d'un large secteur allant de Sully-sur-Loire (45) à Chalonnes-sur-Loire (49) sur la Liste du Patrimoine Mondial de l'Unesco constitue une reconnaissance internationale de notre paysage culturel et engage bien évidemment à sa préservation. La Loire, véritable colonne vertébrale d'une région aux multiples visages, apparaît comme un trait-d'union entre Anjou, Touraine et Sologne. Si ces trois pays ont chacun leur histoire et leur caractère propres, il existe un élément, clairement visible dans le paysage, qui créé l'unité : le tuffeau. Cette roche sédimentaire, issue des alluvions déposées il y a 90 millions d'années, est un calcaire très caractéristique du Val de Loire. Souvent appelé "pierre de lumière" pour contenir des inclusions de quartz et de micas qui favorisent la réflection du soleil, il donne un cachet particulier à tous les châteaux de la Loire et autres bâtisses de la région. Ces monuments en tuffeau tiennent la vedette dans le circuit touristique mais qu'en est-il du patrimoine qui dort sagement en-dessous? C'est pourtant bien ce sous-sol qui est à l'origine de tout. Le terroir calcaire s'exprime dans nos vins et c'est du ventre de la terre que sont nés cathédrales et châteaux. Les cavités troglodytiques sont aussi nombreuses que les bâtis qui les entourent : elles sont un élément identifiant de notre territoire. Autrefois zones d'extraction, elles ont été remployées de différentes manières et sont aujourd'hui encore pour la plupart occupées. En Touraine, il n'existe qu'une très faible proportion de ce patrimoine souterrain accessible au public. Parmi ces quelques sites remarquables, il en est un qui mérite vraiment d'être découvert et apprécié à sa juste valeur. Il s'agit de la Carrière de Vignemont, véritable cité labyrinthique dissimulée sous la ville de Loches. Un dédale de galeries formant un réseau de 5km de long, creusé directement dans le coteau calcaire qui porte fièrement la cité royale... Vignemont, premier site troglodytique ouvert à la visite en Indre-et-Loire, demeure à l'heure actuelle un des rares sites touristiques souterrains du département : certainement le plus vaste et le plus complet d'entre tous. Il constitue un passage obligé pour mieux comprendre la formation du tuffeau, son exploitation et les différents usages des anciennes carrières de la région.

Vignemont, véritable musée du monde souterrain

La carrière troglodytique de Vignemont, un des plus vastes réseaux souterrains de la région, propose un parcours aménagé de 750m (ci-contre en jaune) faisant figure de véritable musée du tuffeau. Ce précieux patrimoine ne serait pas accessible sans la détermination et la passion de sa propriétaire, Anne-Marie Kreutzer qui s'est lancé le défi de l'ouvrir au public en juillet 1998. Elle et son employé Sébastien Poulineau, qui est venu lui prêter main forte en 2008, consacrent leur temps et leur énergie à entretenir et valoriser ce site particulièrement contraignant. Bien que les conditions de travail soient particulièrement rudes, il n'y a aucun laisser-aller à Vignemont. Premières exigences posées : le confort et la sécurité des personnes. D'autre part, Vignemont offre un circuit de visite particulièrement complet, basé sur la pédagogie. Le parcours s'enrichit d'année en année tandis que les lieux sont aménagés et entretenus avec soin. Au cours d'une promenade d'environ 1h30, le visiteur explore le ventre de la terre tout en approfondissant ses connaissances sur le monde souterrain. La carrière de Vignemont synthétise à elle seule toute l'histoire des cavités de Touraine. Ancienne "perrière" aux origines très reculées, elle a connu toutes sortes d'usages. De nombreuses mises en scènes illustrent le métier de "perriers" et les méthodes d'extraction du tuffeau selon les périodes. On y découvre aussi quels pouvaient être les modes de reconversion d'une carrière : habitation troglodytique, cave équipée d'un pressoir, champignonnière, habitat-refuge... Tous ces aménagements complétés par un livret de visite des plus complets permettent une parfaite compréhension du site. Outre cette démarche pédagogique, saluons les efforts de mise en valeur par la lumière et le balisage. D'autre part, la visite prend une dimension inattendue grâce aux multiples installations de l'artiste Will Menter. Ce musicien-plasticien d'origine anglaise, installé nouvellement en France, a créé des oeuvres sonores uniques et spécialement adaptées au lieu. Les résonances minérales qui s'en échappent sauront sans nul doute vous cueillir et vous transporter au fond des âges... 

 

Sébastien Poulineau nous accueille chaque jour avec le sourire et ouvre les porte de ce paradis avec un plaisir non dissimulé.

Plusieurs habitations troglodytiques s'accrochent au flanc du coteau. Ici, on aperçoit la maison qui sert aujourd'hui d'accueil-boutique aux visiteurs et juste au-dessus, les ruines d'un ancien café. D'autres vestiges environnants mériteraient d'être réhabilités, comme une petite chapelle située au-dessus des maisons troglodytiques, dissimulée par la végétation.

Petite histoire d'une grande "perrière" tourangelle

Une ammonite de 45cm de diamètre, fossile vieux de 90 millions d'années, pris dans la roche et découvert miraculeusement quelques jours avant l'inauguration de la cave.

Lorsque le visiteur s'engage dans la cour qui donne accès à l'entrée de la carrière, il se retrouve au pied d'une falaise de 15m de haut au profil accidenté. Or ce paysage a été totalement façonné par l'homme. Le coteau tel qu'il était à l'origine descendait en pente douce jusqu'au lit de l'Indre comme on peut le deviner en observant la pente du terrain qui surplombe la boutique, sur la droite de l'entrée. A Vignemont, les premières extractions du tuffeau remontent à l'époque gallo-romaine sous forme de carrière à ciel-ouvert. La roche était alors débitée horizontalement en partant du sommet du plateau, le niveau du sol étant progressivement abaissé par degrés successifs. Ce type d'exploitation, mettant en péril le coteau et empiétant peu à peu sur le vignoble, laissa la place à une carrière souterraine s'enfonçant dans le flanc du coteau par extraction verticale (c'est à dire une carrière "à ciel fermé", le ciel étant le plafond d'une galerie). Cette carrière souterraine correspond à un vaste réseau d'environ 17km de galeries, divisées en plusieurs propriétés dont une seule est ouverte au public. Il s'agit des 5km de galeries possédés par Anne-Marie Kreutzer, dont une petite proportion (bien suffisante!) est savamment aménagée pour l'accueil des curieux. Anne-Marie, désireuse de partager ce précieux patrimoine avec le plus grand nombre, nous ouvre les portes de son labyrinthe et nous le livre avec toutes les clefs de compréhension.

Il existait plusieurs bouches d'extraction qui permettaient l'accès aux galeries. Une seule bouche ouvre actuellement sur la partie touristique de la carrière. Celle-ci présente des dimensions impressionnantes : environ 7m de hauteur sous ciel (plafond d'une carrière)! Cette hauteur résulte d'une extraction sur plusieurs niveaux superposés. La grande singularité de Vignemont réside dans le fait que ces différents niveaux d'extraction se rejoignent, l'étage et le rez-de-chaussée ne faisant plus qu'un sur une quarantaine de mètres. Cela confère à l'entrée des allures de cathédrale. Depuis cette gigantesque bouche d'entrée, on peut immédiatement apercevoir deux niveaux d'exploitation. Des banquettes de chaque coté indiquent les niveaux des sol primitifs. La carrière souterraine de Vignemont a connu une première phase d'exploitation en partie haute, dès le XVIIe siècle. C'est alors que l'extraction du précieux tuffeau se fit intense et que l'on vit se former environ 12km de galeries supérieures entre les XVIIIe et XIXe siècles. Parallèlement, un autre niveau d'extraction avait débuté en partie basse... cette zone fut d'abord exploitée à partir d'une seconde bouche. La bouche d'extraction par laquelle nous accédons aujourd'hui était alors bien différente. Le sol primitif était bien plus élevé qu'aujourd'hui : il faut imaginer que le chemin de roulage se situait à cinq mètres au-dessus du sol actuel. Cette bouche fut finalement abandonnée au début du XIXe s. par les carriers qui s'étaient enfoncés très loin dans le coteau et qui préférèrent évacuer la pierre par un puits d'extraction (aujourd'hui transformé en sortie de secours). L'espace fut alors aménagé en habitation troglodytique sur deux niveaux grâce à un plancher de bois dont il reste encore les traces des solives dans les parois rocheuses. C'est à ce moment-là qu'une façade percée d'une petite porte et de deux fenêtres fut construite pour obstruer la bouche. On peut encore observer de nombreux vestiges : le linteau de bois marquant l'emplacement de la porte disparue, une cheminée,  des aménagements pour les animaux au rez-de-chaussée... L'habitation fut finalement assez vite abandonnée pour réhabiliter la bouche d'extraction car un effondrement survenu dans un autre secteur de l'exploitation inférieure les privait d'accès. Les carriers firent alors disparaître le chemin de roulage primitif (et du même coup, le sol de l'ancienne habitation)  en décaissant sur une vingtaine de mètres. C'est alors qu'il fallu soulager la voûte avec un arc de décharge maçonné. Une galerie basse rejoint donc la zone d'extraction plus récente. Une inscription peu lisible laissée par les carriers indique que l'affouillement devait progresser en abaissant le niveau de 3 centimètres par mètre de galerie sur 50 mètres. La galerie s'enfonçant selon une pente inverse à celle située au-dessus, le ciel gagne en épaisseur et donc en solidité. Cette carrière inférieure, seule partie visitable de Vignemont (à l'exception du pressoir), fut exploitée jusqu'en 1926 par les carriers. Certaines chambres d'extraction, une fois abandonnées par les carriers avaient servi de champignonnières dès 1880. Champignonnistes et perriers se sont cottoyés pendant une quarantaine d'années dans ce labyrinthe minéral. La culture de champignons perdura quant à elle jusqu'en 1990. Anne-Marie Kreutzer avait découvert Vignemont en 1982 alors que cette activité fonctionnait encore et avait formé à partir de là l'espoir d'ouvrir une cavité à la visite. La carrière de Vignemont s'endormit alors six ans avant que cette passionnée ne se retrouve par hasard à la visiter avec un agent immobilier!

Bon à savoir...

Les troglo' de Touraine et d'ailleurs, quels que soient leurs usages actuels, ont tous une histoire commune. Ils étaient à l'origine des lieux d'extraction de la pierre nécessaire à bâtir les demeures environnantes. Ces anciennes carrières ont vu le jour avec l'emploi de la pierre en architecture. Elles se sont multipliées vers la fin du Moyen-Âge et le début de la Renaissance lorsque l'utilisation de ce matériau s'est intensifiée. C'est seulement après leur abandon que certaines galeries accueillaient alors une nouvelle activité. De nombreuses carrières de tuffeau situées en Loir-et-Cher, Indre-et-Loire ou Maine-et-Loire ont connu des périodes (souvent au XIXe siècle) où l'on extrayait la roche dans certaines zones tandis que d'autres jugées alors inexploitables servaient par exemple de champignonnières. 

Notons que l'exploitation des carrières n'est pas forcément continue dans le temps. On constate fréquemment un ou plusieurs abandons temporaires. Bien souvent, les carrières du Val de Loire ont été exploitées dès l'époque gallo-romaine. De manière générale, la décadence de cette civilisation provoquée par les invasions barbares a conduit à une forte acculturation. Celle-ci s'est traduite par le recul de nombreux savoir-faire tel que l'art de bâtir. Les carrières ont donc été abandonnées à cette période au profit d'un retour aux constructions de bois. La reprise de l'exploitation s'est faite sous la dynastie mérovingienne mais le véritable essor est constaté à la fin du XVe et dans le courant du XVIe siècle, avec l'architecture Renaissance. La pierre étant dès lors le matériau de prédilection, elle est massivement extraite jusqu'au XIXe siècle avant que d'autres méthodes de construction ne lui fasse concurrence. 

 

Arc de décharge supportant le poids du ciel de 7 mètres de haut.


La scie de Gilbert Benoist, dernier carrier de Loches, gravée de ses initiales. Elle est le témoin d'une activité définitivement disparue en 1955. La carrière de Vignemont, quant à elle avait déjà fermé en 1926 et le dernier banc de pierre à avoir été préparé cette année-là est encore attaché à la paroi. On y voit les quatre saignées. Il ne manque plus que les coins pour l'abattre. Les carrier l'auront finalement laissé là, sans achever leur ouvrage...

Ci-dessus, recto-verso d'une commande de travaux établie par le dernier carrier de Loches encore en activité après la fermeture de Vignemont, Monsieur Benoist Gilbert, établi à Beaulieu près Loches. L'année 1955 marque l'arrêt  des extractions de "pierre de Loches" et de tuffeau dans la localité.

L'aventure de Vignemont

en quelques chiffres


14 ans

entre la première découverte de Vignemont par Anne-Marie Kreutzer et son achat en 1996

 

26 mois

de gros oeuvre avant ouverture

 

5 kilomètres

de galeries à réhabiliter 

 

6000 mètres

de câbles électriques

 

100 mètres

de canalisations

 

600 mètres

de tranchée pour les installations électriques

 

200

lampes, prises, interrupteurs, projecteurs...

 

150 mètres

de mèche en fibre de verre pour renforcer

certaines parois

 

12 m3

de sable pour la maçonnerie

 

3 tonnes

de chaux pour les murs

 

22

murs construits

 

Et surtout... 

0

subvention avant ouverture au public...

 

1 million

de doutes et de difficultés 


La tuffe et le vin...

Pour découvrir cette carrière d'exception en Touraine, il faudra vous rendre rue des roches (nom bien senti), dans un quartier situé à deux pas du centre-ville, celui de Vignemont. Ce toponyme formé sur la base de deux racines latines vines (vignoble) et mons (montagne) en dit long sur le passé viticole du lieu. Le plateau de Vignemont qui domine la vallée de l'Indre était en effet couvert de vignes ; celles-ci ont malheureusement disparu à la fin du XIXe siècle avec le phylloxera et n'ont jamais été replantées. S'il ne reste plus guère de ceps de vignes, les caves attenantes aux anciennes parcelles viticoles sont encore présentes. Le vignoble lochois produisait du vin de qualité médiocre et était divisé en petites parcelles destinées à une production familiale. Ainsi, chaque maison de la rue des roches était équipée d'un pressoir et d'un chais. Leur zone de pressage était souvent reliée directement au sommet du plateau par un puits de vendange, ce qui est le cas ici.

La propriété d'Anne-Marie Kreutzer n'échappe pas à la règle et nous pouvons y admirer, immédiatement après avoir passé le porche d'entrée, la salle du pressoir. Celle-ci est située au niveau de la galerie d'extraction supérieure. C'est le seul espace qu'Anne-Marie possède à l'étage. Autrement, le reste de la visite se fait dans les parties inférieures de Vignemont. Cette salle joliment aménagée nous présente une installation complète qui illustre avec précision les procédés de vinification. Les amateurs de vin en seront ravis!

Tuf-tuf faisait l'outil...

Une grande place est donnée aux explications concernant l'extraction du tuffeau ainsi qu'à sa formation géologique. De nombreuses scènes comme celles ci-dessous permettent de faire la lumière sur ces questions et d'abattre un bon nombre d'idées fausses. Le parcours de visite est riche d'informations et se distingue par la rigueur historique et technique avec laquelle il a été conçu. C'est entre autres choses l'occasion de découvrir le lien éthimologique entre certains vocables très courants et le monde des carrières. On comprend alors que les mots tuffe ou tuffeau viennent très certainement du son ("tuf-tuf") produit par les pics dans la roche lors de l'extraction. On s'amuse aussi à découvrir l'origine du mot bitoniot, très loin de son usage actuel! 

A chaque ouvrage son outil adapté. Voici une remise bien équipée qui présente tout le matériel nécessaire aux carriers ou aux champignonnistes. C'est en découvrant cette petite pièce à claire-voie (aménagée au XXe siècle) que vous apprendrez comment on fabriquait les puissantes lampes à acétylène dont l'invention remonte à 1836... Les traces de noir de fumée laissées au plafond témoignent de leur utilisation.

Ces mises en scènes présentent le travail du carrier ou "perrier" au travail. Après avoir tracé grâce à un système ingénieux le pourtour du banc de pierre à abattre, il aménage dans la roche une première saignée dite "de tranche", puis le "sourchet" à la base et enfin "la découverture" au niveau du ciel. Il termine par la "saignée d'encoignure" qui comme son nom l'indique accueillera les coins de bois nécessaire à déliter la roche. Toutes les étapes de réalisation sont détaillées et les outils, propres à chaque opération, nommés. On découvre comment le banc de pierre est abattu, réceptionné au sol par un "matelas de chapin" (déchets de taille broyés) dans lequel sont plantés des "chandelles" (déchets de taille de gros calibre) appelés aussi "gendarmes" par les perriers. Cet ensemble était conçu pour amortir la chute du bloc de pierre et ainsi éviter qu'il ne se brise.  Les gendarmes, sous le poids du bloc, étaient enfoncés dans le matelas voire écrasés afin de ralentir la chute. On comprend à travers le choix du vocable et le rôle de ces éléments que les gendarmes n'étaient pas en odeur de sainteté dans les carrières. On raconte d'ailleurs qu'ils osaient rarement s'y aventurer...  

Cette mise en scène permet de comprendre qu'à la suite de l'abattage du banc de pierre, le tuffeau était ensuite débité en plusieurs morceaux. On "lardait" le banc de pierre en le sciant lorsqu'il était tendre ou en aménageant une saignée pour y insérer des aiguilles métalliques qui permettaient de fendre les blocs. Les blocs pouvaient être acheminés vers l'extérieur en charrette jusqu'à l'entrée de la galerie ou bien plus rapidement par un puits d'extraction. Les puits d'extraction pouvaient être à l'origine des puits de prospection, sorte de carottes aménagées dans la roche depuis le sommet du plateau pour en connaître sa qualité. 

Une visite à Vignemont permet de tout savoir sur les règles de taille et d'équarrissage des blocs, les noms attribués aux différents calibres, le devenir des déchets de taille... des réponses à autant de questions que vous pourriez vous poser en découvrant les lieux.

Argile et tuffeau, un duo de choc!

Dans une des chambres de la carrière, on découvre cette curieuse installation... Celle-ci évoque les veines d'argiles présentes dans la roches (diaclases). Une clairevoie pyramidale construite en demi-cercle avec une alternance de briques et de carreaux de tuffeau évoque l'utilisation de l'argile en maçonnerie. On l'oublie parfois, mais le tuffeau n'est pas l'unique matériau de construction a avoir été utilisé en Touraine. La carrière de Vignemont vous explique comment se sont formées les argiles présentes dans le sous-sol et quel est leur lien géologique avec le tuffeau car, oui, il existe bien un lien qui se retrouve finalement dans l'architecture. De nombreuses briqueteries tourangelles (pour la plupart disparues) produisaient des briques estampillées comme celles visibles dans cette installation des plus pertinentes. Le cartouche visible sur chaque brique donnait le nom et l'adresse de l'atelier de fabrication (ville). Outre leur rôle d'étiquetage, ces inscriptions en creux et reliefs permettaient au mortier de mieux adhérer.

Ci-dessus, un exemple de brique tourangelle : on y trouve le cartouche constitué du nom de la briqueterie où elle a été fabriquée ainsi que sa localisation. 

Les briqueteries tourangelles

Après étude des archives départementales, voici une liste des communes d'Indre-et-Loire concernées par la fabrication de briques :

Amboise, Chargé, Limeray, Pocé-sur-Cisse, Saint-Règle, Auzouer, Boulay, Château-Renault, Les Hermites, Monthondon, Morand, Neuville-sur-Brenne, Saint-Laurent-en-Gâtines, St-Nicolasdes-Motets, Saunay, Villedomer, Cormery, Esvres-sur-Indre, Saint-Branchs, Luynes, Saint-Etienne-de-Chigny, Pont-de-Ruan, Bueil-en-Touraine, Chemillé-sur-Dême, Louestault, Neuvy-sur-Roi, Saint Paterne, Racan, Saint-Cyr-sur-Loire, Tours, Chançay, Monnaie, Neuillé-le-Lierre, Noizay, Rochecorbon, Vouvray  Bossée, La Chapelle-Blanche-Saint-Martin, Ciran, Louroux, Manthelan, Mouzay, Saint-Senoch, Bossay-sur-Claise, Boussay, Chambon, Charnizay, Preuilly-sur-Claise, Tournon-Saint-Pierre, Yseures-sur-Creuse, Chinon, Benais, Continvoir, Huismes, Avon-les-Roches, Crouzilles, Richelieu, L'Ile-Bouchard, Panzoult, Cinq-Mars-la-Pile, Avrillé-les-Ponceaux, Les Essards, Saint-Michel-sur-Loire, Langeais.


Pour en savoir plus sur les briqueteries du territoire: KLEINMANN (D.), « Les briqueteries en Chinonais et leurs marques de fabrication », dans Bulletin de la Société des Amis du Vieux Chinon, 1982, t. VIII, n°6 ; KLEINMANN (D.), «Les briqueteries en Chinonais. De l’humble brique au réfractaire de Langeais », dans Bulletin de la Société des Amis du Vieux Chinon, 1983, t. VIII, n°7 ; Les briqueteries de Langeais et sa région, Langeais, Amoureux du vieux Langeais, Tours, imp. Instaprint, 1987 ; PERROTIN-FRÉMONT (A.), « Note sur les tuiliers-potiers de Crouzilles », dans Bulletin de la Société des Amis du Vieux Chinon, t. VII, n°2, 1968.

Deux des sept installations de l'artiste Will Menter, celle de gauche étant de loin la plus percutante!

Si le charme de Vignemont opère dès la cour d'accueil, il est largement renforcé lorsque l'on passe la porte d'entrée. Nul ne saurait rester indifférent devant un tel décor. Ne manquait à cela qu'un peu de vie... le défi à été relevé par Will Menter avec ses oeuvres musicales qui jalonnent le parcours de visite. Chacune d'entre elles, façonnées avec des matériaux soigneusement choisis, font résonner en nous quelque chose de primitif, comme des vibrations parvenues du fond des âges, d'un temps où le tuffeau n'était alors qu'en formation... Vous l'aurez compris, ce site exceptionnel mérite tous les égards. De nombreuses surprises vous y attendent! Emerveillement assuré. Alors MERCI, Anne-Marie Kreutzer et Sébastien Poulineau, car vous nous offrez-là un monument du patrimoine tourangeau.

Texte  & photographies : Emilie Boillot, Touraine Terre d'Histoire

Un grand merci à Anne-Marie Kreutzer et Sébastien Poulineau

pour leur gentillesse, leur générosité surtout leur dévouement.


Le patrimoine souterrain de Touraine

 

A tous les curieux qui voudraient explorer la Touraine en profondeur... voici une liste non exhaustive de cavités accessibles au public. Nous avons tenté de constituer une énumération des plus complètes mais nous ne sommes pas à l'abri d'avoir oublié certains sites... Cette liste prend en compte les lieux de cultes, les caves touristiques ou dépendances de châteaux et autres sites. N'hésitez pas à nous faire parvenir un mail pour être référencé si votre site ne figure pas encore dans la liste.                                                                                       (info@touraineterredhistoire.fr)

Amboise (et Val d'Amboise)

Château royal d'Amboise

Souterrains du château royal ouverts au public.

 

 

 

Pour en savoir plus...

Domaine royal de Château-Gaillard

Ce domaine de 15ha comporte un important patrimoine souterrain : des abris sous roches, de nombreuses cavités troglodytiques et une chapelle semi-troglodytique.

Site privé nouvellement ouvert au public. (une découverte à faire !)

 

Pour en savoir plus...

Château du clos Lucé

Souterrains rattachés au château.

 

 

 

Pour en savoir plus...

les Greniers de César

Anciennes carrières aménagées en greniers, servant autrefois de lieu de stockage pour le grain prélevé en guise d'impôt.

Ouvert au public occasionnellement.

 

Pour en savoir plus...  


Azay-le-Rideau (et son pays)

La vallée troglodytique des Goupillières

Un petit village troglodytique... Anciennes carrières aménagées en habitations, habitats-refuges et fermes troglodytiques. 

Site touristique.

 

Pour en savoir plus...  

 La cave de la Herpinière à Azay-le-Rideau

Une ancienne carrière de tuffeau creusée dès le 15e s. comportant 3,5km de galeries et servant aujourd'hui de cave de vigneron. 

Visite de la cave avec dégustation.

  

Pour en savoir plus...  

Le village troglodytique de Vilaines-les-Rochers

Un village de vanniers et vannières dont la quasi totalité des habitations sont troglodytiques ou semi-troglodytiques. 

Certains habitants ouvrent parfois leur maison au public lors de journées-évènements. 

  

Pour en savoir plus...  


Bourgueil (et Bourgueillois)

La cave du pays de Bourgueil

Un site troglodytique aménagé en musée du vin pour accueillir du public.

Visites guidées et dégustations.

 

 

Pour en savoir plus...


Chinon (et pays de Chinon)

LA chapelle Sainte-Radegonde à Chinon

Cette chapelle de style roman, semi-troglodytique, est un joyau de notre patrimoine tourangeau. Elle abrite de magnifiques fresques du XIIe s. Ce site appartient à la commune et il est géré par les Amis du Vieux Chinon.

Site ouvert à la visite seulement sur réservation.

Pour en savoir plus...

Les Caves Painctes de Chinon

Vastes caves creusées dans le coteau de la ville de Chinon et rendues célèbres par François Rabelais. Elles servent aujourd'hui à des cérémonies organisées par la confrérie des Bons Entonneurs Rabelaisiens et siège du Syndicat des Vins de Chinon. 

Dégustations et visites guidées.

Pour en savoir plus...

La cave Montplaisir à Chinon

Une vaste cave de plus de 2500m2 avec 900 barriques en chêne.

Visites & dégustations.

 

  

Pour en savoir plus...

Musée Rabelais (La Devinière) à Seuilly

Sous la maison de François Rabelais à Seuilly, se trouve un important réseau souterrain : petite ferme troglodytique, habitations et caves aux dimensions impressionnantes. 

Des dégustations des vins du Clos de La Devinière et des visites commentées vous y attendent.

 

Pour en savoir plus...

La grotte de la Sibylle à Panzoult

Caves aménagées dans d'anciennes carrières de tuffeau et entièrement ornées de reliefs sculptés contemporains conçus d'après le mythe de la Sibylle (Tiers Livre, Quart Livre et Cinquième Livre de François Rabelais) Cette grotte abrite aujourd'hui la cave des Vignerons de Panzoult.

Dégustations et visites guidées.

Pour en savoir plus...


loches (et pays lochois)


Montlouis (et pays de Montlouis)

Espace des producteurs de Montlouis

Ancienne carrière de tuffeau, cette cave ouverte toute l'année accueille environ 2 millions de bouteilles... 

 

 

Pour en savoir plus...


Vouvray (et pays de Vouvray)

Cave des producteurs de Vouvray

Cette cave comporte 2,5km de galeries ; elle accueille une quarantaine de vignerons de l'AOC Vouvray. Environ 4 millions de bouteilles y reposent. Un petit musée d'outils anciens est accessible au public et une partie des galeries est accessible en visite guidée.

 

Pour en savoir plus...

Château de Valmer à Chançay

Le château de Valmer, connu pour ses jardins et son vin d'appellation d'origine contrôlée Vouvray dispose d'une cave traversante de grande dimensions et d'une chapelle troglodytique du XVIe s. 

Site privé ouvert au public.

 

Pour en savoir plus...

Rochecorbon

Le village de Rochecorbon dont l'histoire a un lien étroit avec celle de l'abbaye de Marmoutier et la grange de Meslay est un site vraiment typique du Val de Loire. Ses nombreuses cavités troglodytiques privées sont encore pour la plupart habitées. Elles font de ce lieu un passage obligé pour les amoureux de troglo'.

 

 

Pour en savoir plus...

La chapelle Saint-Georges de Rochecorbon 

Cette chapelle, ancien lieu de culte appartenant au village de Saint-Georges, fut rattachée à la commune de Rochecorbon en 1808. Cette chapelle du XIe s., partiellement troglodytique, comporte un oratoire taillé directement dans la roche par un saint homme qui en aurait fait sa cellule. Cet édifice abriterait les charpentes romanes les plus anciennes de France (1028).

Pour en savoir plus... BIENTÔT UN ARTICLE SUR LE BLOG!

La cave du domaine Bourillon Dorléans à Rochecorbon

Le domaine viticole créé par Gaston d'Orléans existe depuis 1921 mais les cavités, elles, remontent au XVe s. Cette immense cave est remarquable pour ses décors sculptés dans la roche. Le domaine vous accueille pour des dégustions, occasion de découvrir les caves.

 

Pour en savoir plus...

Les caves Saint-Roch à Rochecorbon

Ces très vastes caves comportent 3km de galeries creusées entre le XIIe et le XVe s. Celles-ci ont été exploitées par la suite pour le ver à soi et les champignons jusqu'au XIXe s. Des visites guidées et dégustations y sont organisées.

 

Pour en savoir plus...

 


Vallée de l'Indrois

Aqueducs souterrains gallo-romains de la Ronde et du Gravier

Entre Montrésor et Chemillé-sur-Indrois, un aqueduc gallo-romain a été défriché et aménagé par l'association Montrésor de raconte afin que le public puisse l'explorer librement. Un sentier découverte vous y attend.

 

Pour en savoir plus...

 


Vallée du Cher

Grottes pétrifiantes de Savonnières

Ces anciennes carrières de tuffeau ont été progressivement envahies par les eaux du Cher et donc abandonnées. L'érosion provoquée a transformé les lieux de manière surprenante : de magnifiques concessions calcaires donnent l'illusion d'une grotte naturelle : stalactites, stalagmites, draperies ondulées et dentelées, gours, colonnes, coulées de calcite...

Pour en savoir plus...

La Cave des Roches à Bourré

Ce site touristique est une ancienne carrière de tuffeau qui a été exploitée entre le XVe et le XIXe siècle avant d'être utilisée pour la culture champignonnière de 1893 à 1991. La Cave abrite depuis 1993 une ville souterraine ouverte à la visite en 2001. En 2005 une nouvelle champignonnière y a été implantée. 

Pour en savoir plus...

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    KEBERT (vendredi, 26 juillet 2024 16:21)

    La grotte est fermée depuis 8 ans.

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