Quoi de plus grisant que de se nourrir de ce que l'on cueille ou ramasse soi-même dans la nature ? N'est-ce pas un rêve d'enfant que de manger des fleurs ? Et si les plantes sauvages comestibles étaient de bien meilleurs aliments que ceux que l'on cultive d'ordinaire ?...
De nombreuses études démontrent en effet que les plantes sauvages sont très riches en principes actifs et possèdent donc des vertus très intéressantes. Ces plantes souvent improprement désignées comme des " mauvaises herbes" présentent un intérêt nutritionnel et gustatif indéniable. Et si l'on se penche attentivement sur les espèces qui peuvent être introduites en cuisine, alors l'étonnement est garanti : Dame Nature est particulièrement généreuse. Les plantes ou fleurs comestibles sont partout autour de nous. Lorsque l'on aborde le sujet, difficile de ne pas évoquer l'incontournable François Couplan, ethnobotaniste et écrivain français, qui diffuse ses connaissances depuis plus de 40 ans, véritable pionnier européen de la "cuisine sauvage". Aujourd'hui de nombreux passionnés suivent sa voie et cherchent à renouer avec la nature. Cela conduit à envisager son environnement différemment mais aussi à satisfaire des besoins physiologiques qui ne s'accommodent pas nécessairement des comportements alimentaires modernes.
Lundi 21 mars, pour fêter la venue du Printemps, Touraine Terre d'Histoire propose sa première cession de randonnées pédagogiques sur les plantes sauvages comestibles et médicinales. En plein coeur de la forêt de Chinon et du Parc Naturel Régional Loire-Anjou-Touraine, sur la commune de Saint-Benoît-la-Forêt en Indre-et-Loire, les amateurs de cueillette pourront partager un moment de détente tout en s'exerçant à la reconnaissance de ces précieux végétaux. Au programme, secrets culinaires et usages thérapeutiques 100% sauvages!
Les réservations se font par mail à l'adresse suivante : info@touraineterredhistoire.fr
Ci-dessus, un parterre d'ail des ours avec quelques gaillets et des arums sauvages (hautement toxiques).
L'ail des ours tient son nom du fait qu'il serait une des premières plantes consommées au printemps par les ours sortant d'hivernation (et non d'hibernation!). Egalement appelée "ail sauvage" ou "ail des bois", cette herbacée peuple les espaces préservés de Touraine. Cette plante sauvage aujourd'hui cultivée pour ses qualités nutritives et gustatives fait le bonheur du cueilleur. Elle apparaît en sous-bois frais et ombragés, le plus souvent le long des ruisseaux, généralement sous des hêtres et des aulnes glutineux. Impossible de confondre cette plante avec une autre. Si le feuillage peut faire penser de loin au muguet, il s'en dégage une odeur puissante d'ail, très caractéristique. Les feuilles sortent entre février et mars et les fleurs blanches sont écloses entre avril et juin. La période de la récolte s'achève au moment de la floraison.
Inutile de chercher longtemps par chez nous pour en trouver étant donné que toute les conditions sont réunies. La forêt de Chinon en est pleine. Une terre fraiche, argileuse, plutôt neutre, des ruisseaux et sources en abondance, de beaux sous-bois peu piétinés... On y est, il est là!
L'avantage, c'est qu'il est drôlement bon à manger et qu'il fait du bien. De nombreuses vertus lui sont reconnues : haute teneur en vitamine C, des propriétés amaigrissantes, dépuratives, rubéfiantes (analgésique), hypotensives, antiseptiques, anthelminthiques (vermifuge). Il se consomme de mille et une façons, le mieux étant cru pour en conserver tous les bienfaits.
En haut à gauche : beignets d'ail des ours à la farine de riz et salades composée de primevères, pâquerettes, carottes, ail des ours, noix et courgettes crues.
En haut à droite : Salade aux primevères, chou-fleur, carottes, feuilles d'ail des ours et lierre terrestre.
Ci-contre : Ail des ours macéré dans l'huile... un régal!
Concentré de vitamines C, l'ail des ours est aussi un excellent dépuratif qui vous rendra de bons services à la sortie de l'hiver.
Cette huile parfumée a été réalisée à froid pour ne pas perdre les propriétés de la plante qui seraient altérées lors de la chauffe. Les précieux enzymes contenus en quantité dans cette herbe sauvage ne résistent pas à une température supérieure à 45° c. et les vitamines se volatilisent à partir de 65° c., la vitamine C étant la plus résistante de toutes.
Pour une bonne conservation et un conditionnement de qualité, il est nécessaire de stériliser le contenant et de sécher correctement les herbes (lavées bien entendu) avant de les immerger dans l'huile.
Dans la catégorie des "mauvaises herbes" absolument délicieuses... roulement de tambour, ...le lamier pourpre, avec sa saveur particulière rappelant le champignon! (ci-contre)
Le lamier pourpre, aussi appelé "ortie rouge", loin d'être une mauvaise herbe, court partout sur les sols non perturbés par l'homme. Une précaution à prendre cependant car cette plante absorbe les pollutions... il faut donc choisir avec soin le lieu de cueillette!
Cette espèce de plantes de la famille des Lamiaceae est une herbacée annuelle extrêmement commune en Europe, également très mal connue par le grand public. Elle est vue à tort comme une indésirable alors qu'elle est délicieuse en salade, sautée à la poêle ou en potage. Cru, on préfèrera le lamier jaune ou blanc qui sont plus doux.
Ici, une version de velouté de lamier pourpre à la crème fraîche. A vos cuillers!
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bidaut francoise (dimanche, 20 mars 2016 02:49)
Merci pour ces explications, cela fait des années que je me fais du pesto avec l' ail de ours, grâce à vous je vais essayer avec du fromage de chèvre et des noix comme d' habitude
Photonanie (jeudi, 02 juin 2016 13:43)
Un grand merci pour ces infos qui vont me faire franchir le pas de l'utilisation de l'ail des ours bien présent dans ma région.
Bonne continuation.
mailly.jean@gmail.com (vendredi, 28 mai 2021 10:41)
j'apprécie cet enseignement et vous remercie.
J.M.